De toute évidence (…) cet Autrichien connaît son métier, néanmoins – comme on peut le constater d’un ouvrage à l’autre – ce n’est pas un artisan. C’est en vain que l’on chercherait dans ses vers le kitsch ou la sentimentalité, ou encore l’harmonie, en somme tout ce qui plaît. Toutefois, il y résonne fréquemment un écho de la tradition, que ce soit sous forme des métaphores standard comme le coeur ou la rose, ou des emprunts faits à Heine, Schiller, ou Hölderlin, ou encore à la technique de l’enjambement maniée magistralement. (…) Le poète réussit à relier sans hiatus des détails concrets aux abstractions et à libérer des expressions figées pour leur donner un sens tout frais. Evidemment, on ne peut ignorer dans cette poésie un fort moment épique. Les poèmes, mais aussi les pièces nocturnes, marquées par les anxiétés hypocondriaques et la détresse du vieillissement, racontent à travers un assemblage dur et concis des mots des histoires remontant bien loin – et ce surtout grâce à leur rythme, dans les intervalles et les pauses.
L’auteur autrichien Hans Raimund est né le 5 avril 1945 à Petzelsdorf, près de Purgstall. Il passe son enfance à Vienne où il fréquente le fameux Theresianum puis l’Université de Vienne où il étudie la musique, la philologie anglaise et allemande. Il enseigne dans la capitale jusqu’en 1984, puis s’installe à Duino, près de Trieste pour enseigner au United Worlds College of the Adriatic tout en écrivant et traduisant des oeuvres littéraires jusqu’en 1997, date de son retour en Autriche où il vit uniquement de sa plume à Hochstrass, dans le Burgenland, près de la frontière hongroise. Son oeuvre littéraire (essentiellement de la poésie) et ses traductions de l’italien et du français lui ont valu en 1991 le Prix Wystan Hugh Auden de la traduction, en 1994 le Prix Georg Trakl, en 2002 le Premio Città di Ascoli Piceno, en 2004 le Prix Anton Wildgans et en 2006 l’Insigne de l’Ordre du Mérite du Land de Vienne.