• Auteur(s): Marie-Clotilde Roose
  • Éditeur: Le Taillis Pré
  • Genre: Poésie
  • Péritexte: Frontispice d’Annette Masquilier. Postface de Lucien Noullez
  • Format: 14.5 x 20.5 cm
  • Nombre de pages: 71 pages
  • ISBN: 978-2-87450-205-7
  • Parution: Mars 2023
  • Prix: 14 €
  • Disponibilité: Disponible
  • Distribution: Tondeur (Belgique). Pollen (France).

Ces poèmes furent, pour la majorité, crayonnés dans un cahier, pendant la période du confinement national – bientôt mondial – où la moitié de l’humanité s’est vue priée de rester à domicile (quand domicile il y a), pour juguler l’épidémie de Covid-19. Une prière qui, pour ma part, fut salutaire.
Je me demandais quand j’aurais un peu de temps pour écrire, me retrouver, reprendre souffle – dans l’obligation constante de mobilité, travail, formation, rencontres, devoirs. Et voilà que ce désir, de solitude et intériorité, était exaucé. Je ne pouvais m’en vanter ni m’en délecter, au vu de la souffrance de nombreuses personnes coincées dans des espaces parfois minuscules, avec famille ou isolées, dans des conditions souvent difficiles, sinon dramatiques.
L’année sabbatique que je souhaitais secrètement, sans pouvoir me l’offrir, s’est transformée en quelques mois de « vacance » au singulier – même si ce vide fut relatif, bientôt rempli de multiples tâches manuelles ou par ordinateur. Cette vacance fut un moment idéal pour me remettre à écrire, ce « désir le plus cher » avant l’épreuve – tôt ou tard, toujours possible – de mourir. Car qui connaît son heure ? Je m’y prépare depuis l’enfance.
Ce sont des poèmes murmurés dans le for intérieur, survenus par besoin de fixer « le plus important » sous une forme partageable, une offrande. Le plus souvent, l’oraison les accompagne, avant, pendant ou après l’écriture. L’esprit est chaque fois prêt à saisir la parole qui survient, dans un cœur à cœur authentique avec l’Autre en soi.
Quelques poèmes plus anciens, dans cette veine, ont été ajoutés par relecture.
L’expression est sensible, mais l’altérité visée est divine. Le corps s’abandonne et se détend, l’esprit s’ouvre et s’offre, dans la conscience de la finitude, de la petitesse. Volontairement les majuscules sont délaissées, pour signifier l’intensité de l’intime. Même si l’altérité est empreinte de majesté, dans une supériorité indicible, elle est appréhendée dans l’extrême simplicité du tout-petit. Le corps est naturel, il est fait pour aimer, il est donné pour la vie, il est bon et louable, mais fragile. L’esprit est parfois vif parfois lent, il progresse ou régresse, il est assoiffé de vérité. L’âme est le lien qui relie au Tout. Tout cela est rendu à cet Autre qui est source et accueil, alpha et oméga. Visage invisible d’amour.
— Marie-Clotilde Roose