
L’une des pages les plus noires du franquisme est enfin mise au jour à travers le récit historique et les témoignages des victimes de ce que le juge Garzon a considéré comme un crime imprescriptible et non amnistiable de disparition forcée : plus de 30 000 enfants arrachés à leurs parents pour être « rééduqués », sous la tutelle de l’État ou des familles proches du régime, selon les thèses eugénistes du psychiatre Antonio Vallejo Nagera.
Les recherches sur le « biopsychisme du fanatisme marxiste », menées par le psychiatre auprès des combattants internationaux et des prisonniers républicains espagnols, ont conduit les autorités franquistes à considérer le marxisme comme une infériorité mentale et à prescrire la ségrégation totale des enfants dans le but de la régénération de la « race de l’hispanité », mise en danger par les velléités démocratiques des opposants politiques.