Dans cette suite de courts textes en prose, un frère et une sœur s’expriment tour à tour. Querelle, fugue, drame ou retrouvailles ? Chacun a sa version des faits.
La relation fusionnelle entre un frère et une sœur — deux adultes restés des enfants sauvages qui inventent en marge du monde leur propre règle du jeu —, Caroline Lamarche l’avait déjà explorée dans son roman Karl et Lola. Mais si elle reparaît ici, c’est dans une tonalité plus ouvertement onirique. Il s’agit en effet, dans Enfin mort, moins de personnages que de voix opposées et complémentaires, l’animus et l’anima en quelque sorte — ou encore l’aigle et le condor du texte final —, dialoguant comme en songe. D’un texte à l’autre circule tout ce qui fait la singularité de l’écriture de Caroline Lamarche, le lien frémissant au monde sensible, le sens inné du détail concret, la création d’images aussi justes qu’inattendues.
Caroline Lamarche est née à Liège en 1955. Elle est l’auteur de poèmes (Entre-deux / Twee vrouwen van twee kanten, avec Hilde Keteleer, Le Fram), de nouvelles (J’ai cent ans, Le Serpent à Plumes), de pièces radiophoniques et de textes pour la scène. Prix Rossel pour son premier roman le Jour du chien (Minuit ; rééd. Espace Nord), elle a publié plusieurs romans chez Minuit (la Nuit l’après-midi) et Gallimard (l’Ours, Lettres du pays froid, Carnets d’une soumise de province, Karl et Lola, la Chienne de Naha, la Mémoire de l’air), ainsi que trois contes pour adultes (réunis dans Mira, Les Impressions Nouvelles) et un livre pour la jeunesse, le Phoque (Rouergue).