Cet essai propose un cheminement qui se déroule au fil des jours (du 22 février 2005 au 20 juin 2007). L’auteur prend le temps d’écrire et celui de vivre l’espace. Il en résulte ce qu’il ose appeler, à l’instar de Kenneth White ou de Gilles Deleuze, une pensée du dehors, nomade. Et c’est bien dehors, à travers les villes et les régions qu’il parcourt, que Jean-François Pirson nous entraîne pour ouvrir notre regard sur l’espace du corps, les territoires et ses limites, le paysage, dans leurs relations à la terre, considérée comme l’étendue de notre humanité. Bien que solitaire, l’auteur n’est jamais seul dans le monde et les jours qui le font. Il convie dans son texte des événements (la mort de son père, la pleine lune, un mail de sa compagne, le projet d’un étudiant…) et des personnes (Francesco Careri, Michel de Certeau, Francis Alÿs, Catherine Grout, Lou, Véronique Nahoum-Grappe…) qui engagent leur vision singulière dans l’espace. Ainsi, Entre le monde et soi s’adresse à tous ceux qui questionnent l’espace que chacun déploie en regard de sa naissance sur une terre habitée. Car, si dans cette déambulation se croisent, pratiques personnelles, prolongements pédagogiques et affinités sélectives, une grande place est laissée au lecteur pour qu’il y entrelace, entre, son rythme et son espace.
Jean-François Pirson, artiste-pédagogue, professeur honoraire à l’institut supérieur d’architecture Lambert Lombard (Liège), exprime son rapport à l’espace dans des pratiques diverses (dessin, photo, installation, texte, marche). Depuis 2005, il poursuit ses activités pédagogiques et plastiques de manière indépendante et itinérante. Il a publié La Structure et l’Objet, Liège, Mardaga, 1984 ; Le Corps et la Chaise, Bruxelles, Métaphores, 1990 ; Aspérités en mouvements, Bruxelles, La Lettre volée, 2001 ; Dessine-moi un voyage, Bruxelles, La Lettre volée, 2006.