Il y a des œuvres dont le temps révèle la vérité. Faux passeports est de celles-là. Ce roman rend compte, en effet, de la destruction d’une espérance collective dont l’éclatement de l’empire soviétique, plus de cinquante ans après, a illustré l’ampleur et la tragédie. Convaincu de trotskisme et exclu du Parti communiste lors du congrès d’Anvers en 1928, Charles Plisnier s’est inspiré de son itinéraire personnel pour écrire cette suite narrative dont les personnages – mus, torturés, divisés par le même idéal – prennent aujourd’hui un relief singulier, une étrange épaisseur.
Bourgeois socialiste de naissance, Charles Plisnier (1896-1952) adhère très jeune au communisme. Fortement impliqué dans les activités politiques de son temps, Plisnier se tourne vers Dieu suite à ses déceptions du communisme, et se consacrera pleinement à sa plume. Poète puis romancier, il est le premier écrivain non-Français à recevoir le prix Goncourt.