Les vingt-quatre feuillets de ce cycle de poésie spatialiste forment un « livre d’heures » : heures du jour et de la nuit, parcours du soleil, ciel étoilé ou instants de la vie saisis par le regard et arrêtés dans leur passage par le cadre de la fenêtre. La fenêtre sépare et lie : le clos de l’ouvert, le fini de l’infini, le proche du lointain, l’intime du moi de l’autre, de l’ailleurs.
Née dans le Palatinat, Ilse Garnier (1927-2020) est élevée dans la culture classique allemande par son grand-père. Après la guerre, elle rencontre le jeune poète français Pierre Garnier qu’elle épouse et avec qui elle fonde un courant de poésie d’avant-garde : le spatialisme. De la fin des années 1950 aux années 1970, ils cosignent leurs œuvres expérimentales et côtoient les avant-gardes artistiques et littéraires françaises et internationales : Henri Chopin, Bernard Heidsieck, Julien Blaine mais aussi Raoul Hausmann, Heinz Gappmayr, Eugen Gomringer, Seiichi Nikuni, Haroldo et Augusto de Campos sans quitter leur ancrage en Picardie.