L’eau, la terre, la pierre portent une mémoire, antérieure et postérieure à l’aventure humaine. Elles sont aussi métaphores du rapport de l’homme au sens et à la parole, tantôt fluide et abondante, tantôt retenue, sinon perdue. Le fleuve et son assèchement définissent un espace travaillé par des signes. A partir du minéral qui le captive, le poète en esquisse le déchiffrement et tente d’assembler un premier alphabet.
Jean-Claude Villain, né à Mâcon en 1947, vit entre le Var, sur une colline à proximité de la mer Méditerranée, et Sidi Bou Saïd en Tunisie. Sa venue dans le Sud est l’expression géographique d’une quête sensible et métaphysique. Le Sud profond qu’il cherche — soleil, lumière, mer, sensualité des corps nus sur le sable de l’été, mais aussi plus grande proximité du tragique — est certes méditerranéen, mais pas plus en Provence qu’en Espagne, en Italie, en Afrique du Nord ou en Grèce. Il a publié une trentaine de recueils de poèmes, ainsi que des nouvelles, des essais, des pièces de théâtre, des chroniques et des livres d’artistes réalisés en collaboration avec des plasticiens. Certains de ses textes ont été traduits en italien, espagnol, anglais, allemand, grec, arabe, roumain, bulgare, lituanien, hébreu, tamazight et chinois.