Né le 19 avril 1923 en Haute-Savoie, Jean-Vincent Verdonnet y vit toujours, fidèle à ces paysages de montagnes et à la rudesse de ce pays. Une existence en poésie avec une trentaine de recueils parus. Dans une Furtive Écoute, des poèmes courts – des tercets pour la plupart – en communion avec ces petites choses qui sont de la vraie vie, comme « Le reflet d’une aile sur l’eau / Sa proposition fragile / qui s’adresse aux jours à venir ». Pour le poète, un être toujours en résistance (et il fut, naturellement, de la Résistance), il s’agit d’« écrire une dernière fois / en laissant au creux de la page / la semence noire des mots / pour une moisson de lumière ».
Francis Chenot
Extrait
Le reflet d’une aile sur l’eau
Sa proposition fragile
qui s’adresse aux jours à venir
Dans ce souffle qui te précède
pourrait-il s’éclairer le nom
du pays dont vivent tes rêves
La feuille qui bouge te parle
puis immobile elle partage
le plus secret de ton silence
écrire une dernière fois
en laissant au creux de la page
la semence noire des mots
pour une moisson de lumière