
Et si Galilée, en dépit de son génie et de son courage, avait raté les découvertes kepleriennes tout simplement par manque de sens artistique ? C’est cette thèse paradoxale que soutient dans ce livre excitant le grand critique d’art Erwin Panofsky.
Croisant pour les besoins de sa démonstration histoire des sciences et théorie des arts, numérologie et anamorphose, maniérisme et poésie, astronomie et marqueterie, Erwin Panofsky effectue une traversée époustouflante de la Renaissance, convoquant tout à la fois Léonard de Vinci, Michel-Ange, Le Tasse, Holbein, L’Arioste, Kepler et Arcimboldo.
Les voies de la pensée sont curieuses, imprévisibles, illogiques, commente Koyré dans l’étude très fine qu’il consacre au texte de Panofsky et qui accompagne cette réédition d’un texte devenu introuvable.
Une préface, enfin, de la sociologue de l’art Nathalie Heinich permet de situer les enjeux du livre et la sorte de révolution qu’il accomplit dans les idées reçues.