
Giacomo Joyce, c’est le lieu d’une langue impossible pour la raison même que ce qu’elle cherche à dire est impossible à dire mais tellement impossible qu’il faut essayer quand même, pour être tout à fait sûr de se rater.
Joyce s’est mis au défi de raconter la chose la plus longue dans la forme la plus brève : un amour. J’ai failli écrire : « un amour impossible ». Avant de constater le caractère pléonastique de cette formule. Roméo et Juliette, heureusement, ignoraient ce pléonasme.
Résumer, condenser, contracter : Joyce s’est amusé de cette contrainte. Chaque lettre est un mot raccourci, chaque mot une phrase raccourcie et chaque phrase tout un poème.
Résultat des courses : 16 feuillets de toute beauté, écrits comme des billets, des petits bleus pour penser de grandes blessures.
Nunzio d’Annibale