• Auteur(s): Véronique Joyaux
  • Éditeur: Les Carnets du dessert de lune / Pleine Lune
  • Genre: Poésie
  • Péritexte: Ill. de Pierre Rosin
  • Format: 14 x 20 cm
  • Nombre de pages: 112 pages
  • ISBN: 978-2-39055-003-7
  • Parution: Juin 2021
  • Prix: 15 €
  • Disponibilité: Disponible
  • Distribution: Maison de la poésie d'Amay (B). CEDIF/Pollen (F).

La justesse d’un poème tient parfois à son naturel, et il y a des vers si bien venus que, avec une apparente facilité, la mer y bleuit mieux que dans la réalité même.
L’écriture de Véronique Joyaux est comme une invitation à la nage parmi ces paysages affirmés. Le mot convoque avec intensité les formes simples de la nature. Les premières pages se tournent vite, jouissives, parcourues en dos crawlé, escapade sur une mer d’huile et tempérée. On se promène, on se démène par jeu, on respire. A chaque vers, toujours un peu d’embruns pour vous décaper les bronches, des branchages bruissant ou quelques galets doux roulant sous vos pieds.
Pourtant, ces poèmes sont aussi autant de baïnes, pièges d’eau trop calme : des tourbillons se forment, des vagues se brisent, des échos se portent, des courants se répètent et nous voici bientôt toutes voiles dehors, en quête.
Les saisons perdent leurs logiques et se confondent sous l’effet déformant de nostalgies profondes. On ne discerne peut-être pas tout tout de suite, mais jamais l’on ne se perd vraiment. L’auteur tient la barre d’une main ferme, sa détermination sans faille pour boussole. Des mots, des images reviennent. Insatisfaisants, ils retournent dans l’ombre avant qu’on ne les convoque à nouveau.
Le paysage, lui, est sûr, ennobli, quintessencié. L’arbre, la feuille, l’île, le soleil, le rivage, le village. Le marchepied est là pour une élévation spirituelle, sans que nulle part le divin ne brille : ce qui existe ici porte en soi un suffisamment ample mystère.
Puis enfin, une tentative de plus et l’écriture aboutit à Lui. Cet autre. Personnage. Voyageur sans bagage, un peu perdu, perclus de silences, aux aguets derrière la vitre. Mais qui est-il ?
Vous lirez avec avidité ces poèmes pour le savoir et vous laisserez balloter dans l’après, dans l’avant, dans l’amour, dans le comment faire pour garder, pour revenir, pour ne pas se taire, ni chercher à ne plus être ni jouer à mourir.
Ainsi Véronique Joyaux vous entraînera au cœur du sanctuaire, de l’énigme que portent en eux ces plus hauts lieux de vivre.
— Norman Warnberg