Paul Gérard recompose dans Impasse de la Fidélité un pan de son histoire familiale. Lorsque adolescent il annonce à sa famille être homosexuel, il apprend que son grand-père l’était aussi, et fut probablement assassiné pour cette raison. Partageant avec cet aïeul inconnu une identité vécue de manière sensiblement différente, l’artiste se projette deux générations en arrière dans les années 1960. Il recompose le récit à partir des souvenirs de sa grand-mère, qu’il mêle à la fiction, nourrie par les archives familiales et historiques.
Paul Gérard met ces mots en dialogue avec deux maquettes : l’une de la maison de ses grands-parents, l’autre d’un lieu de rencontre clandestin. À travers un pan de vie caché de son grand-père, il rend hommage à une génération discrète. Ce faisant, il donne corps à la fois à son histoire familiale, et à une Histoire collective encore méconnue. Mémoire, fiction et archives familiales se mêlent dans le travail artistique de l’auteur pour rendre hommage à une génération silencieuse. Le travail de Paul Gérard offre une réflexion poignante sur l’identité et la mémoire.