Premier volet d’une série d’éclairages divers sur le fondateur du lettrisme, concurrent des situationnistes, auquel Beaubourg aura consacré une vaste exposition (mars-mai 2019), basée sur la collection d’Éric Fabre
Pour ce premier volume de sa collection consacré à Isidore Isou, écartant l’approche chronologique qui ne rend pas compte des fulgurances de ce personnage hors norme, et non plus des longues périodes d’interruption de sa production, Éric Fabre a fait le choix d’une approche thématique. C’est que, afin de se livrer à d’autres activités que l’art comme l’étude des mathématiques, de la biologie, de la médecine ou de l’économie politique, Isou laisse ses chantiers artistiques ouverts, quitte à les reprendre des années plus tard. François Coadou, qui a publié et commenté les Lettres de Guy Debord à Marcel Mariën, trace ici un portrait intellectuel et spirituel de l’artiste. Il propose, entre autres choses, une réponse intelligente et circonstanciée à la question pernicieuse posée par Asger Jorn dans l’Internationale situationniste n° 4 : « S’agit il d’un système religieux ou bien artistique ? » Éric Fabre a choisi pour sa part de commenter les peintures polémiques présentées à la galerie Namher en 1962 et Roland Sabatier, l’un des principaux protagonistes de la manifestation de la « danse ciselante » au théâtre de l’Ambigu en 1965, nous en rend compte ici, photos à l’appui.