La poésie comme un itinéraire de la voix, comme un parcours de la parole qui se découvre au fil des déplacements sur les routes d’un continent toujours incertain. La poésie comme un voyage où la parole accompagne les paysages, les lieux, les places, et simultanément comme une traversée intérieure où peu à peu se révèlent à chaque instant les sensations et les émotions, ouvrant ainsi un dialogue intime et intense entre l’auteure et le monde qui se déroule et se révèle peu à peu à elle. Jaune est un carnet intime où le plus extérieur de soi, toutes ces réalités croisées, pénètrent en soi et viennent se déposer dans la mémoire pour revivre presque instantanément sous la forme d’une parole poétique qui voudrait que rien ne lui échappe, que la moindre chose mérite d’être évoquée puisqu’elle porte sens, puisqu’elle fait signe au cœur de la vie.
Ce livre est tout autant le journal d’une errance. Il est le résultat des associations plus ou moins libres entre ce qui est vu et ce qui est ressenti, entre ce qui est traduit par l’auteure et que rend cette écriture, et qui nous conduit de la sensation à l’expression.
Anne Penders est docteur en histoire de l’art de l’Université libre de Bruxelles (ULB) avec une thèse sur le land art publiée en deux volumes aux éditions La Lettre volée. Elle a également une formation de photographe acquise à l’école des Arts d’Ixelles. Depuis plusieurs années, elle se consacre principalement à l’écriture de création et à son travail de plasticienne. Auteure de plusieurs vidéos avec textes et de multiples installations présentées dans des expositions personnelles ou collectives en Europe, en Amérique et en Orient, elle a également publié des romans, des récits, des recueils de poésie et des essais. On retiendra notamment: Une solitude nomade, (Le Cri, 1999), les Mains nues (Le Cri, 2001), Dimanche (Esperluète, 2004), le Lundi d’après (Esperluète, 2007), Jaune (Le Cormier, 2009), l’Envers (Le Cormier, 2011).