Quand le créateur de Bob Morane rend hommage à celui de Harry Dickson… Henri Vernes a fréquenté Jean Ray durant une bonne vingtaine d’années, tantôt à Gand, tantôt à Bruxelles. Il avait souvent évoqué l’auteur de Malpertuis à travers des entretiens, des préfaces et des postfaces (qu’on trouvera réunies ici en annexe), mais ne lui avait jamais consacré un ouvrage à part entière. C’est chose faite à présent avec ce livre rédigé sur le ton le plus direct, sans fioriture ni langue de bois, qui fait revivre un Jean Ray quotidien et familier, tel qu’il l’a connu. Le résultat ? Un exercice d’admiration, entrelacé de souvenirs émus, de coups de cœur et de coups de griffe. Que rehaussent les images à la fois étranges et grotesques de Thierry Mortiaux – un monde en soi, presque un monde intercalaire, pour reprendre la belle expression de Jean Ray lui-même.
Henri Vernes (1918-2021) est bien sûr le créateur de Bob Morane, héros de plus de deux cents romans d’aventure qui ont enchanté plusieurs générations d’adolescents.
Mais Vernes a écrit bien d’autres romans sous son nom et sous divers pseudonymes, qu’on commence à redécouvrir grâce à des rééditions récentes : la Belle Nuit pour un homme mort, la Porte ouverte (son tout premier ouvrage de fiction, paru pour la première fois en 1942) ou encore la Forêt du temps et Façon « Série noire », inédits publiés par La Pierre d’Alun.