• Sous-titre: Photographies de Bretagne
  • Auteur(s): Jean-Michel Aubevert
  • Éditeur: Le Coudrier
  • Genre: Poésie
  • Péritexte: Photographies de Joëlle Aubevert
  • Format: 14 x 20 cm
  • Nombre de pages: 99 pages
  • ISBN: 978-2-930498-62-1
  • Parution: 2016
  • Prix: 16 €
  • Disponibilité: Disponible
  • Distribution: Autodistribué (Belgique). Librairie Wallonie-Bruxelles (France).

L’humaine créature évolue entre deux chaises, entre l’immersion des sens et la représentation mentale. Comme le notait l’ethnologue Claude Lévi-Strauss, il ne suffit pas que l’aliment soit bon à manger ; encore faut-il qu’il soit bon à penser. Ainsi louvoyons-nous entre le réel et le vrai, entre ce que nous vivons et ce que nous en concevons.

Ainsi en est-il de ces Photographies de Bretagne où se love le poème. Recueil nostalgique, entre deux départs et deux retours de Bretagne, plus voyage dans le temps que dans l’espace, retour sur une mythique Brocéliande traversée de présences, où le gui se rappelle encore aux druides.

Extrait

Voir au puits des prunelles comme au noir de la nuit s’éveiller les feux où palpitent les cieux; voir s’éclairer nos vœux comme au sésame des yeux, la pépite d’une âme où lévite une flamme. Dans les corps qui se lèvent au bord de l’inouï, c’est l’écrin des présences dont s’accomplit la chance.

Tant de foyers dans le ciel étoilé : autant de lieux qui nous donnèrent lieu d’être, penchés à notre fenêtre ! Dans l’urne du ciel nocturne, l’étoile des astres éteints se souvient de briller. Et c’est, à la traversée de la nuit, comme le firmament d’une âme où notre corps s’éclipse dans le vase des mânes, le crépitement d’un rêve dans le mystère qui nous vit naître d’un bouquet de lumières, tandis que nous nous acquittons des ombres.

Comme un oiseau qui bute contre le pare-brise, le plafond de verre, mon cœur bat de l’aile dans le lit défait du ciel.

Dans l’orangeade, le nom de l’orange est si dégradé qu’on ne voit plus que le soleil s’en répand à travers les barreaux pour élargir le ciel.

Si l’on pouvait mettre le soleil en bouteille, je me ferais Pierrot pour l’encapsuler d’un clair de lune.

L’automne déménage les arbres de leur feuillage. Nous nous sommes tant aimés, le ciel et moi, que je m’y suis couché.