Attentive, curieuse, songeuse, sensible, petite et grande déjà… Karine, photographiée de sa naissance à l’âge de 6 ans, grandit et se transforme sous nos yeux.
De l’enfant on retient son regard, l’apparition de sa féminité, sa manière d’être au monde et l’irréversible changement. R.C. […]
[…] Robert Cahen nous fait voir une apparition. Il la nomme Karine. C’est un nom de personne, c’est le titre d’une œuvre. Cette œuvre est un film : Karine. « Film », c’est la pellicule, la peau mince, la membrane. C’est une peau visible et voyante : une peau est une surface d’échange, de passage, de partage. Une étendue offerte à la limite entre deux contrées, exposant l’une à l’autre. Ici nos yeux, là des images. Les unes paraissent aux autres.
Une image apparaît : c’est son action propre et son être. Elle n’apparaît pas « à » ni « devant » un spectateur. En paraissant elle suscite un regard : le fait venir comme regard, excite et configure la membrane visuelle, voyante, visionneuse. L’image vient dans le regard et le regard dans l’image. L’un et l’une par l’autre et en l’autre. J.-L. N.
Dans le livre, un code QR donne accès au film.