On a souvent évoqué l’existence d’une tradition fantastique en Belgique, tradition dont on s’est plu à rechercher, les racines dans les tableaux de Jérôme Bosch et de Pieter Bruegel. Le riche panorama que décrivent les oeuvres des XIXe et XXe siècles invite en réalité à un tout autre constat. C’est parce qu’elle a pu faire preuve d’une certaine autonomie à l’égard des modèles parisiens que la terre de Charles de Coster, de Jean Ray ou de Paul Willems a connu durant deux siècles une telle efflorescence. Les 17 écrivains retenus dans ce quatrième tome, consacré à la période 1945-2000, donnent ici toute la mesure de leur talent et démontrent la vitalité de ce qu’on a appelé parfois  » l’école belge de l’étrange  » : coups de génie d’auteurs tombés par la suite dans l’oubli (Bernard Manier, Liliane Devis), textes méconnus d’auteurs reconnus (Jacques Sternberg, Guy Vaes, Jean Muno, Jean-Baptiste Baronian) parus de façon confidentielle, voire publiés pour la première fois.