• Auteur(s): Pascal Vrebos
  • Éditeur: M.E.O.
  • Genre: Roman
  • Péritexte: Introduction du professeur Mukwege
  • Format: 14.8 x 21 cm
  • Nombre de pages: 66 pages
  • ISBN: 978-2-8070-0353-8
  • Parution: Novembre 2022
  • Prix: 10 €
  • Disponibilité: Disponible
  • Distribution: Pollen

Il y a quelques années, une jeune fille africaine venue faire ses études en Europe a subi un viol collectif d’une extrême violence. Laissée pour morte, elle a été sauvée, physiquement « réparée », puis, après un séjour en hôpital psychiatrique pour amnésie partielle, après une thérapie pour de sévères séquelles psychosomatiques, s’est peu à peu reconstruite.
C’est sous la forme d’un roman-soliloque, avec l’assentiment de la victime, que Pascal Vrebos lui rend hommage. Mariama nous dit ce parcours d’un supplice et d’une renaissance à travers un conte-parabole qu’elle prête à son grand-père, ancré dans le terroir africain telle une madeleine proustienne, mais perverti par la mémoire, contaminé par le récit lui-même comme une ultime mise en abyme qui l’aide à surmonter l’indicible. Héroïne malgré elle, Mariama émeut, ébranle et apostrophe les hommes.

Extrait

Oui, mon grand-père me les chantonnait en me prenant sur ses genoux, ces belles histoires, rien que pour moi, au cœur des nuits elles reviennent par magie comme un parfum d’éternité ou de mort…
« Il était une fois un roi qui s’ennuyait en compagnie de ses courtisans.
Il se décida donc, suivant le conseil des vieux sages, à parcourir son royaume à la recherche d’une seconde épouse qui pourrait réjouir ses jours et raviver ses sens.
Mais trouver une seconde épouse s’avéra plus compliqué qu’il n’y paraissait.
En effet, quand il passait dans les villages, le roi ne découvrait que des femmes qui ne lui convenaient pas : celles sans mari étaient trop vieilles, les seins crevassés, le cul lézardé, ou trop jeunes, inexpérimentées, le cul trop serré, le con trop bouché, ou trop bavardes, trop ingénues, trop curieuses, ou tellement ravagées par les groupes de ses guerriers qu’on ne distinguait plus leur con de leur cul, ou trop coquettes ou encore trop avisées pour une femme. »
Non non non !!!
Il ne racontait pas exactement cette histoire, pas exactement, pas avec les mêmes mots immondices, il disait pas cul, il disait pas con, il disait pas… mais moi je…
ÇA dit ça…
L’histoire est devenue ÇA, « ÇA », ça se ressasse, ça se remâche avec des arômes de cul et de con, de chair défoncée qui suinte, pardonne-moi, grand-père…