• Sous-titre:
  • Auteur(s): Claude Donnay
  • Éditeur: M.E.O.
  • Genre: Roman
  • Péritexte:
  • Format: 14.8 x 21 cm
  • Nombre de pages: 132 pages
  • ISBN: 9782807005198
  • Parution: Août 2025
  • Prix: 16 €
  • Disponibilité: Disponible
  • Distribution: Pollen

Une mère mourante dans sa cabane perdue au fond des bois, mi-guérisseuse mi-sorcière ; de quels lourds secrets est-elle porteuse ? Ce fils venu la veiller pourra-t-il entendre sa confession ? Lui, le mal-aimé, le rejeté, comprendra-t-il enfin d’où vient cette glace dans le cœur de sa mère ?
Depuis la nuit bleue de la Saint-Jean où l’immonde s’est commis, une sombre malédiction a frappé le village. Les années passent, mais les braises couvent toujours sous la cendre et les pins noirs tremblent sous le poids de l’omerta.
La dame de la combe pourra-t-elle enfin trouver le repos ?

Extrait

Plus elle monte, plus elle rejoint le silence du monde sans les hommes. Un silence peuplé de bruits qui ne dérangent personne. Un silence à l’écoute des voix de la terre. Elle marche sans hâte, personne ne l’attend à la ferme d’en haut. Une vieille métairie qu’ils se sont mis en tête de restaurer. Une communauté de rêveurs nourris à l’espérance et au lait de chèvre. Chevelus hirsutes et filles fleurs aux seins bourgeons. Tous réfractaires au monde métro-boulot-dodo. Tous en quête d’une vie gorgée de sens, les doigts plongés dans la terre nourricière. Et elle, l’institutrice, la passeuse de mots et de rêves pour les enfants aux yeux brillants. À peine sortie des études, venue de la ville grise pour s’abreuver de lumière.
La nuit vire du bleu au noir strié d’argent.
Elle marche dans la sente aux cailloux. Pierres de lune et secrets de torrent.
Derrière, la meute. Les hommes en file unis dans le souffle et le sang noir.
[…]
Qui peut lire ce qu’aucun livre ne narre ? Même les lèvres sont cousues d’un fil invisible quand il s’agit de la Nuit de la Saint-Jean. La nuit bleue. La nuit du saut des jeunes femmes par-delà le feu.
Les regards fuient. Des lézards dans les entrailles du mur.
Le silence est un drap sur un soleil meurtri. Un suaire sur le cadavre d’une vie.
Les hommes, qui redescendent la colline, ont les yeux dans le sol, le sexe en cendres. Devant le four éteint, le boulanger hésite, serre les mains sur leur tremblement. À l’étage, sa femme et sa fille dorment dans les chambres blanchies à la chaux.
Peut-on oublier le corps blanc de lune, le cri des yeux, quand la bouche se noie dans une paume large comme un battoir à linge ? Il leur a dit d’arrêter. Il a crié, puis il s’est tu et s’est mis à pleurer.