Il y a diable et diable. Les grands, les gros, les gras, les féroces, les lubriques, les bêtes, les méchants. Puis, les autres – tous les autres dont les formes et les allures défient l’imagination. Ils sont des milliers et utilisent les tours les plus extraordinaires pour jouer aux vivants et aux morts. Peut-on y échapper ? Avec une verve et un humour qui font merveille, Gaston Compère donne ici un recueil de contes fantastiques où éclatent toutes les couleurs de l’Enfer. Et où se marient fantastique, diablerie et inventions verbales, composant ainsi un univers fort singulier auquel fut accordé le Prix Jean Ray 1975.
Gaston Compère (Conjoux 1924-Bruxelles 2008) est l’un des auteurs belges les plus importants et prolifiques de son époque. Poète, nouvelliste, romancier, auteur de théâtre, essayiste… plus de 80 ouvrages dont Portrait d’un roi dépossédé (Belfond, Prix Rossel 1978), Je soussigné Charles le Téméraire, duc de Bourgogne (Belfond, 1985), Bloemardinne ou du séraphique amour (Les Éperonniers, 1991), le Serpent irisé (Édifie/Maelström), Polders (Édifie/Maelström, 1998). Auteur intarissable, auteur de l’excès, Compère est également auteur de silence, savant alchimiste du verbe et de l’esprit, poète du génie de l’homme et de ses insuffisances. Il a reçu plusieurs prix littéraires dont, en 1989, le Grand Prix de littérature de la francophonie. Une figure calme, dense et apaisante des lettres francophones, un homme pour qui le mot « amitié », devenu trop faible dans certains cas, a forgé pour les plus intimes celui d’« amouritié ».