Les communications du colloque sur « La fonction critique de l’art » qui s’est déroulé à l’université de Pau et des pays de l’Adour, les 28, 29 et 30 novembre 2007 sous l’impulsion d’Évelyne Toussaint, témoignent d’une volonté d’éclairer la production d’artistes qui ont pris position sur des questions politiques, sociales, économiques ou esthétiques. Sans céder à certains jugements — qui se révèlent souvent comme autant de témoignages de méconnaissance, de distraction, d’emballements rhétoriques ou de volonté d’emprise —, résistant aux arbitrages qui les inciteraient à opter exclusivement pour l’esthétique relationnelle, la micropolitique, le détournement, le documentaire, l’art contextuel ou l’art autonome, de nombreux artistes se moquent, en effet, de l’injonction qui les contraindrait à dissocier œuvre sensible et œuvre critique. Au-delà des ambiguïtés dont est parfois chargée la fonction critique de l’art, et dont certains auteurs interrogent ici l’actualité, préservant sa singularité contre tout enrôlement et tout utilitarisme, l’art critique — qui peut prendre bien des formes — reste la marque d’un processus de désassujettissement et d’affirmation de singularité, de déconstruction des systèmes et d’invention de mondes.
Contributions de Jean-François Boclé, Leszek Brogowski, Fabien Danesi, Sophie Dannenmüller, Yves Depelsenaire, Neli Dobreva, Dominique Dussol, Romain Duval, Miguel Egaña, Sarah Gilsoul, Sylvaine Guinle-Lorinet, Abel Kouvouama, Jean-Marc Lachaud, Bernard Lafargue, Isabelle Lassignardie, Martine Maleval, Sandra Métaux, Michel Métayer, Androula Michaël, Marie-Noëlle Moyal, Olivier Neveux, Jacques Norigeon, Lucie Pélegrin, Marie-Noëlle Ryan, Évelyne Toussaint, Delphine Trébosc, Jean-Philippe Uzel, Éric Van Essche.