Cet ouvrage est une gageure : appréhender le long terme et l’étendue la plus vaste tout en prenant appui sur une analyse précise des œuvres particulières. Paul Philippot nous trace le panorama de la « Fondation de l’art européen » non seulement comme une vaste fresque historique, mais également comme une histoire de l’évolution de la forme depuis le Bas-Empire romain jusqu’à la fin du XVIème siècle.
Rien de plus compliqué sans doute pour l’histoire de l’art, au-delà de la rigueur historique, que la définition d’une méthode et la construction d’un vocabulaire et des concepts adéquats à l’analyse des œuvres. De ses années passées à Rome comme directeur du Centre international de Conservation (ICCROM), Paul Philippot a ramené à cet effet une connaissance fine de la pensée esthétique et critique italienne et de la Kunstwissenschaft. Par la fréquentation des œuvres de Cesare Brandi et Benedetto Croce entre autres, il a substitué à la tradition de la mise côte-à-côte d’histoires de l’art nationales, un intérêt pour les modes de réception, d’interprétation et d’échanges à l’échelle européenne. Les ruptures et discontinuités observées à l’échelle globale sont le fait de déplacements cumulés dans les œuvres singulières. Paul Philippot ne perd ainsi jamais de vue la relation de l’artiste au monde et inversement l’articulation des changements globaux à l’histoire des œuvres particulières.
Professeur honoraire de l’Université Libre de Bruxelles, où il a enseigné de 1949 à 1990 l’histoire de l’art médiéval et moderne, l’esthétique et la technologie des arts plastiques. Il est également directeur honoraire de l’ICCROM (Centre international d’études pour la conservation et la restauration des biens culturels, Rome). Principales publications : la Peinture dans les anciens Pays-Bas, XVe et XVIe siècles, Flammarion, 1994 ; la Conservation des peintures murales (en collaboration avec Paolo et Laura Mora), Rome-Bologne 1977 ; Die Wandmalerei, Entwicklung, Eigenart, Technik, Scholl, 1972. Nombreux articles dans des revues belges et étrangères.