Comme à la fête foraine, la roue tourne, avec apparemment des accents de joie, mais en vérité avec des sursauts de nostalgie… Rassemblés astucieusement dans ce roman cyclique qui a Bruxelles pour décor magique, comme pour une rencontre d’occasion, les personnages, jeunes et vieux, femmes et hommes, racontent leur vie, se révèlent pour mieux s’éclipser. Ce n’est pas un roman qu’on résume : arrête-t-on une roue en train de tourner ? Mais c’est un livre dans lequel il fait bon se promener, l’œil aux aguets, le cœur en bandoulière, le pas incertain, pour d’improbables rencontres sur la scène quotidienne de ce théâtre bruxellois.
Jacques De Decker (1945-2020) est un auteur multiple. Fils du peintre belge Luc De Decker, germaniste de formation et parfait polyglotte, il exerce ses talents dans l’écriture dramatique, dans le roman et la nouvelle, dans l’essai et la biographie et part à la rencontre des plus grands auteurs de l’histoire littéraire en traduisant ou en adaptant certaines de leurs œuvres.
Pendant plusieurs années, il a dirigé le service culturel du quotidien belge le Soir, tout en poursuivant son œuvre de romancier (la Grande Roue, Parades amoureuses, le Ventre de la baleine), d’auteur dramatique (Petit Matin, Grand Soir, Tranches de dimanche, le Magnolia), d’essayiste (les Années critiques, En lisant, en écoutant) et de biographe (Wagner, Ibsen).
En 1997, il a été élu à la succession d’Albert Ayguesparse à l’Académie royale de langue et de littérature françaises de Belgique, dont il a été le secrétaire perpétuel de 2002 à 2019.