Dans la Lecture silencieuse, Éric Brogniet précise, à travers une série d’approches d’œuvres littéraires contemporaines, les fondations de son œuvre poétique personnelle et une géographie intellectuelle permettant d’éclairer son parcours et ses valeurs.
S’appuyant sur le « lyrisme critique » dont parle Jean-Michel Maulpoix dans son essai la Voix d’Orphée, toute l’œuvre de l’auteur témoigne d’un engagement profond où le poème reste « une tension permanente entre la plénitude et le gouffre ». Elle se pose en questionnement incessant sur notre condition humaine.
Le sous-titre, Pour un lyrisme de l’expérience, souligne cette recherche d’une poétique de la parole et du silence souvent proche de la mystique mais jamais déconnectée de son environnement.
Devant le progressif désenchantement qui frappe le monde après le siècle des Lumières, Brogniet refuse catégoriquement toute forme d’angélisme : poésie et critique sont les deux versants complémentaires de cette quête d’une nouvelle authenticité.
Éric Brogniet, né à Ciney en 1956, est l’auteur d’une vingtaine de livres, parmi lesquels Le feu gouverne (prix Max-Pol Fouchet 1986), Dans la chambre d’écriture (prix Maurice Carême 1997), l’Atelier transfiguré (prix Louise Labé 1994), la trilogie : Autoportrait au suaire, Ce fragile aujourd’hui, Ulysse errant dans l’ébloui, ou encore À la table de Sade. Auteur de performances scéniques (Nos lèvres sont politiques, avec le guitariste Steve Louvat), No Human Project (avec le groupe rock Arthur Rain), il est aussi un critique et un analyste respecté des écritures poétiques. Il a été élu en 2010 à l’Académie royale de langue et de littérature françaises de Belgique, où il succède à Fernand Verhesen.