Première page

Contrairement à ce que pourrait laisser entendre le titre et, malgré ce que certains détracteurs ne manqueront pas d’affirmer, ce livre n’est pas un réquisitoire contre la méthadone. Il est indubitable que cette substance, judicieusement utilisée, dans le cadre d’un traitement où le patient est régulièrement suivi, a permis et permettra encore à de nombreuses personnes de sortir de l’enfer de l’héroïne. Le récit dans lequel vous allez entrer s’inspire d’une histoire vraie, un drame qui s’est déroulé en 2002. Dans sa première version, les événements étaient racontés de la manière la plus objective possible. L’identité de la victime, de même que celles de sa mère et de ses proches étaient clairement déclinées. Les lieux, les dates, rien n’était dissimulé, de manière à ce que le lecteur plonge complètement dans l’ambiance dans laquelle cette tragédie s’est passée. Une narration de type journalistique ne laissant pas de place pour l’imaginaire et le romanesque. Mais les éditeurs n’en ont pas voulu. L’histoire dramatique de ce jeune homme, ainsi que l’indubitable erreur médicale commise par un médecin réputé leur apparaissaient comme une bombe qui risquait de causer de gros dégâts. Procès, diffamation, saisie des ouvrages… Tout cela constituait un ensemble de risques qu’aucune maison d’édition ne semblait disposée à courir. Alors, parce qu’il était impératif d’aider une mère à construire son deuil et que ce livre pouvait y contribuer, il fallut faire le constat de l’utilité de réécrire cette histoire en la romançant, en supprimant le moindre indice susceptible de mettre des noms sur les personnes incriminées. Ce récit est simplement destiné à rétablir la vérité quant aux causes du décès d’un jeune garçon que la rumeur avait un peu trop rapidement catalogué comme toxicomane, alors qu’il n’en était rien.