Que se passe-t-il dans les villes que nous laissons derrière nous ? Sans nous, dans les méandres des vies de ceux que nous quittons ? Que deviennent les chambres d’hôtel et les cafés, théâtres éphémères de nos rencontres comme de nos ruptures ? C’est un monde « surpeuplé d’absences » qu’explore ici Guéorgui Gospodinov. Un poème après l’autre, il dessine avec une délicatesse et une acuité hors du commun les contours de vies fragmentées entre présent et passé, entre frontières et patrie. Il y fait aussi le touchant inventaire de toutes les choses qui malgré tout tiennent tête au temps : gestes du quotidien, saveurs des plats simples, naïvetés des enfants, souvenirs d’amour et de la nature bien sûr, toujours dépeinte avec révérence et comme la seule force à pouvoir réellement triompher de la mort.