La Saga Maigros pourrait bien ne jamais trouver sa place dans le monde du polar. On y retrouve pourtant tous les ingrédients que les amateurs du genre apprécient : un inspecteur principal (qui travaille dans le grand Charleroi sous les ordres d’une commissaire divisionnaire et secondé par une équipe de quatre personnes) ; des assassinats crapuleux ; des attaques à main armée ; des enlèvements d’enfants ; des vols en tous genres ; du sexe, de l’alcool, des jeux de mots déplacés, etc. On y trouve tout sauf… des résultats ! Toutes les crapuleries commises restent impunies.
Le no hero de ces cent aventures qui ne dépassent jamais deux pages n’est pas un inspecteur comme ceux que l’on a l’habitude de rencontrer dans les livres, les films et les séries télé. Il cumule jusqu’au paroxysme tous les petits défauts des privés et flics célèbres. Et il en entasse bien d’autres dont il ne rendra – peut-être – compte que lors du jugement du dernier des derniers.
L’inspecteur principal Maigros est un personnage aussi abject que répugnant, aussi sordide qu’ignoble. Pourtant, aux dires des lecteurs abonnés à la saga qui paraissait sous forme de feuilleton sur le ’net, on finit par s’y attacher et par en redemander. Personnalité oxymorique ? Il n’a rien du bandit bien-aimé ni du flic ripou au grand cœur. Il est juste Maigros et n’en a rien à cirer de quoi que ce soit tant qu’on lui fout la paix et qu’on le laisse picoler, bâfrer… et tout le reste.