Sociologue de l’art, auteure d’une trentaine d’ouvrages et d’un grand nombre d’articles dans des revues de sciences sociales françaises et étrangères, traduite dans le monde entier, Nathalie Heinich revient dans cet entretien sur son parcours atypique : des études de philosophie en province au séminaire de Pierre Bourdieu à Paris, des années noires de l’« intello précaire » au CNRS et à l’École des hautes études en sciences sociales, de l’après-68 à l’entrée dans le XXIe siècle, elle raconte concrètement comment se fait une carrière de chercheur, comment émergent les thèmes de recherche, comment se fabriquent les enquêtes, comment s’écrivent et se publient les articles et les livres, à quelles lectures parfois inattendues ils donnent lieu. Elle propose surtout une remarquable introduction à la sociologie de l’art.
Nathalie Heinich, née à Marseille en 1955, est sociologue, directeur de recherche au CNRS, membre du CRAL (Centre de recherches sur les arts et le langage : École des Hautes Études en Sciences Sociales, Paris), et membre associée au LAHIC (Laboratoire d’anthropologie et d’histoire sur l’institution de la culture : CNRS, Ministère de la Culture, EHESS).
Titulaire d’un doctorat de l’EHESS consacré à l’histoire sociale de la notion d’artiste (1981), et d’une habilitation à diriger des recherches (1994), elle s’est spécialisée dans la sociologie des professions artistiques et des pratiques culturelles (identité d’artiste, statut d’auteur, publics de musées, perception esthétique…), tout en développant une réflexion sur les crises d’identité (expérience concentrationnaire, accession à la notoriété, construction fictionnelle des modèles identitaires…).
Outre de nombreux articles dans des revues scientifiques ou culturelles, elle a publié des ouvrages portant sur le statut d’artiste et la notion d’auteur, l’art contemporain, la question de l’identité, le rapport aux valeurs, ainsi que l’histoire de la sociologie.