Un premier séjour dans le Sud marocain avait abouti au recueil Berbère, qui donnait leur place à la fois à ces habitants discrets de l’Atlas, à leurs intérieurs modestes, et aux paysages immenses qui les abritent et les soustraient au regard.
On ne sait ce qui pousse à écrire le geste, l’image, l’émotion, à chaque fois qu’ils surgissent ; et moins encore ce qui épuiserait ce besoin.
Un deuxième voyage a été préparé, d’Agadir à Essaouira, puis Tafraout. Il fallait que Philippe Fumery repasse par la Vallée des Ammeln, les falaises, les rochers gigantesques, les maisons berbères. Il fallait qu’il creuse encore, dans le recours aux mots, vers la source de l’émotion, le désir de revoir, de sentir, qu’il agisse dans cette mémoire en cours.

Extrait

assise seule
au détour de la route
la vallée immense devant elle
vallée des ammeln
drapée de noir
sous un chapeau de paille
elle suit l’ombre
par vagues
dans les fonds
contre les versants opposés
sa charge déposée
contre son flanc droit