« Ceci est mon journal de bord tenu à Jérusalem du 12 juillet 2004 au 26 août 2005. Le lecteur à qui je le dévoile ne me tiendra pas rigueur de ses propos souvent outranciers et injustes, reflets de mes états d’âme, de mes exaspérations et de ma relation (forcément) difficile en tant que Juif non sioniste avec Israël. (Le moindre de mes ressentiments à l’encontre de ce pays n’étant pas qu’il me force à me définir systématiquement comme Juif alors que ce n’est là qu’un attribut parmi d’autres de mon identité personnelle en Europe.) J’en demande par avance pardon à ceux qui pourraient se sentir offensés comme je sollicite l’indulgence du lecteur qui ne manquera pas de relever inexactitudes et approximations historiques. » Ce journal de bord tenu à Jérusalem par un Juif européen qui effectua quatre longs séjours en Israël et en Palestine, de l’été 2004 jusqu’à la veille du retrait israélien de la bande de Gaza à l’été 2005 a pour ambition de susciter un salutaire débat contradictoire, de faire entendre ces voix que l’on dit dissidentes pour les réduire au silence.
Daniel Vander Gucht est professeur de sociologie à l’Université libre de Bruxelles où il dirige le GRESAC (Groupe de recherche en sociologie de l’art et de la culture) et la Revue de l’Institut de sociologie. Il a publié plusieurs essais dont l’Art contemporain au miroir du musée (La Lettre volée, 1998) ; Art et politique. Pour une redéfinition de l’art engagé (Labor, 2004) ; la Jalousie débarbouillée. Éloge de l’incertitude amoureuse (Labor, 2005 ; rééd. La Lettre volée, 2014) ; Ecce homo touristicus. Identité, culture et patrimoine à l’ère de la muséalisation du monde (Labor, 2006) ; l’An passé à Jérusalem. Journal yérosolymitain (2004-2005) (La Lettre volée, 2008) ; l’Expérience politique de l’art. Retour sur l’engagement artistique (Les Impressions Nouvelles, 2014) ainsi qu’Écrits prématurés et troubles chroniques (La Lettre volée, 2015).