À propos de son film Lancelot du Lac, Robert Bresson déclarait que c’était « l’aventure intérieure, très particulière, de Lancelot qui [l]’avait frappé, en combinaison avec la violence et le sang versé pendant la quête. » […]
[…] La combinatoire à l’œuvre assemble et organise des phénomènes où la violence et le sang, justement, concourent à une même visée. Cette ligne de mire met en scène une série de figures. Guenièvre, Gauvain, Artus, Mordred distribuent les cartes pour un jeu dont Lancelot est l’atout. Et son aventure intérieure si particulière se joue sur l’échiquier où le cheval est roi et la dame à cœur.
Quand le récit commence, tout est fini. Entre le sang versé en incipit et les corps effondrés du finale, la chevalerie fait grand bruit et parcourt toutes les couleurs de l’arc-en-ciel. Mieux qu’aucun autre film de Bresson, Lancelot du Lac blasonne le cinématographe d’un obscur éclat, celui, peut-être, des amours interdites.