Plusieurs voix se hèlent, se heurtent puis se condensent – ou plutôt : densifient leurs propos – en une polyphonie étrange, bigarrée, tendue. La langue morte, à laquelle se réfère le titre, ressuscite sous les formes d’une dizaine d’avatars (de la morte vivante à la morte enfantine, de la morte habitée à la morte morte), ce qui assure au recueil diversité contradictoire et flou intrigant.
Ajoutons que ces pages déploient leur richesse mystérieuse sous l’oeil bienveillant d’Artaud le Momo – cité en exergue : pas étonnant, dès lors, qu’elles procèdent essentiellement du souffle, de la souffrance et du soufre…