Le musée est aujourd’hui traversé de logiques parfois contradictoires, qui sont le résultat de la sédimentation de l’histoire de cette institution éminemment moderne. Parcourant les cinq temps du musée, qui correspondent à autant d’idéaux-types, l’auteur dévoile les rapports qui se nouent à chaque époque entre le musée et la création artistique contemporaine, d’abord sous l’égide de l’État, puis du marché. Une confusion des rôles s’ensuit pour l’époque contemporaine qui voit apparaître des musées d’artistes dans le même temps où des commissaires d’exposition se prennent au jeu de l’artiste, où les musées redoublent le monde à mesure que le monde se muséalise.
Daniel Vander Gucht est professeur de sociologie à l’Université libre de Bruxelles où il dirige le GRESAC (Groupe de recherche en sociologie de l’art et de la culture) et la Revue de l’Institut de sociologie. Il a publié plusieurs essais dont l’Art contemporain au miroir du musée (La Lettre volée, 1998) ; Art et politique. Pour une redéfinition de l’art engagé (Labor, 2004) ; la Jalousie débarbouillée. Éloge de l’incertitude amoureuse (Labor, 2005 ; rééd. La Lettre volée, 2014) ; Ecce homo touristicus. Identité, culture et patrimoine à l’ère de la muséalisation du monde (Labor, 2006) ; l’An passé à Jérusalem. Journal yérosolymitain (2004-2005) (La Lettre volée, 2008) ; l’Expérience politique de l’art. Retour sur l’engagement artistique (Les Impressions Nouvelles, 2014) ainsi qu’Écrits prématurés et troubles chroniques (La Lettre volée, 2015).