L’Idée, comme la Beauté, n’est jamais que l’objet du désir. Et celui-ci n’a jamais été ni ne sera jamais délié de la matière du monde qui est, lui, donné à la vie par la matière tout aussi mondaine du cerveau parlant de l’humain. La situation occidentale contemporaine est passionnante, car c’est au sein de l’accomplissement de la rationalité dans son naufrage que s’ouvre, pour la première fois, la définitive possibilité de faire rationnellement un avec le monde. Mais elle est dramatique dans la mesure où notre culture contemporaine ne s’en aperçoit pas, ne se donne pas les moyens de s’en apercevoir.
Gaston Fernández Carrera, écrivain et essayiste d’origine péruvienne. De cet auteur sont parus La Photographie. Le Néant. Digressions autour d’une mort occidentale (PUF, 1986), et, à La Lettre volée, La Fable vraie. L’Art contemporain dans le piège de Dieu (1991), Lectures de Rilke : pour un art du bien mourir (1995) et L’Art envie. Accomplissement et fin de l’histoire de l’art (1996).