Les œuvres d’art public ont leur manière spécifique de faire de la politique dans les lieux publics. Elles partagent les espaces, soutiennent des rythmes de célébration, encouragent des gestuelles corporelles. La statuaire de jadis cherchait à déployer un certain apparat du corps politique dans la ville. Dès lors qu’il n’est plus figuratif, qu’il interroge les relations sociales, se pose la question de l’inscription de la communauté dans l’espace de la ville que propose l’art contemporain.
Christian Ruby (1956) est philosophe, docteur en philosophie et enseignant, chroniqueur à Nonfiction, codirecteur de la revue Raison présente. Sur cette question du spectateur, il a publié récemment : L’Archipel des spectateurs, du XVIIIe au XXIe siècle (Besançon, Nessy, 2012) et La Figure du spectateur. Éléments d’histoire culturelle européenne (Paris, Armand Colin, 2012) que ce volume complète et, précédemment à La Lettre volée : L’Art public. Un art de vivre la ville (2001) ; Nouvelles Lettres sur l’éducation esthétique de l’homme (2005) ; Schiller ou l’esthétique culturelle. Apostille aux Nouvelles lettres sur l’éducation esthétique de l’homme (2006) ; L’Âge du public et du spectateur. Essai sur les dispositions esthétiques et politiques du public moderne (2006).