• Auteur(s): Jacques Aumont
  • Éditeur: Yellow Now
  • Genre: Cinéma
  • Format: 12 x 17 cm
  • Nombre de pages: 112 pages
  • ISBN: 978-2-873403-96-6
  • Parution: 2017
  • Prix: 9,50 €
  • Disponibilité: Disponible
  • Distribution: Exhibitions International (Belgique et monde) Belles Lettres (France)

Le cinéma a été l’invention d’un siècle obsédé par la découverte et la maîtrise du monde visible et connaissable. De là à penser qu’il était une machine à enregistrer et à garder mémoire, il n’y avait qu’un pas, presque toujours franchi. Dans l’esprit collectif, c’est entendu : le cinéma, c’est la mémoire des choses passées (définition, par ailleurs, de l’Histoire). […]

[…] Dans ce bref essai, on teste l’hypothèse contraire : et si le cinéma, au fond, était plutôt une grande machine à oublier ? Déguiser la réalité en la laissant envahir par des puissances d’image ; lui donner une forme lacunaire, qui en laisse de côté définitivement des pans entiers ; affronter la mémoire collective en la remodelant et en la vouant au grand récit, c’est-à-dire à la déformation ; jouer avec le temps à ses limites. Ce n’est peut-être pas un hasard si tant de films ont repris et varié le scénario de l’amnésie.
« Seule la main qui efface peut écrire le mot juste » : l’écrivain et linguiste Bertil Malmberg avait trouvé la formule frappante, que Godard a reprise et qui convient si bien au cinéma. C’est parce qu’il est instrument d’oubli qu’il peut, finalement, jouer vraiment son rôle de mémoire des choses du monde et des événements passés – tout simplement parce que la mémoire n’est pas un trésor qu’on accumule sans fin, mais un processus, interminable.

Au sommaire
Étrangetés de la mémoire et de l’oubli /// Fables de l’oubli [Amnésies / Retours du passé / Disparitions] /// Le papier qui brûle [Fixer c’est oublier / Abruptions / Voilages] /// La Muse de l’oubli [« Toutes les histoires d’une histoire » / Images malgré « tout » ? / « La culture c’est ce qui reste quand on a tout oublié »] /// Travail de l’oubli : le Temps [Le deuil : l’image devenue corps / Le temps est un miroir brisé]