Ce livre divisé en trois parties est une tentative de se tenir à partir des questions que pose Michel Butor : « comment se fait-il que l’harmonie du monde ait été brisée, qu’il soit devenu un enfer ? Est-il possible de sortir de cet enfer et de quelle façon ? »
La poésie, peut-être, se tient dans une position de refus, de révolte, sans illusion sur une assomption réparatrice ; sans se livrer à des replis ou impasses mortifères. Aussi la célébration, ici, de ce qui a eu lieu, hier, ne tient pas du mémoriel fossilisé d’une quelconque commémoration. Bien plutôt elle insiste sur la cruauté vive d’une mémoire qui met à nu notre monde d’aujourd’hui. Elle façonne un espace de ressaisissement qui éveille en chacun une vision nette, peut-être une forme de beauté encore possible pour faire face à notre enfer renouvelé. N’est-ce pas ainsi qu’il a été, dans les pires moments, possible de vivre ?