• Auteur(s): François Albera
  • Éditeur: Yellow Now
  • Genre: Cinéma
  • Format: 16 x 23 cm
  • Nombre de pages: 200 pages
  • ISBN: 978-2-873404-2-39
  • Parution: 2019
  • Prix: 25 €
  • Disponibilité: Disponible
  • Distribution: Exhibitions International (Belgique et monde) Belles Lettres (France)

Cet ouvrage rassemble des études s’efforçant de repenser à nouveaux frais la question des relations entre le cinéma et les arts plastiques. Cette question, vieille comme le cinéma, comporte une multitude d’« entrées », de facettes qui sont dans un premier temps synthétisées, puis explorées à partir de cas particuliers qui permettent de dépasser les généralités d’usage. […]

[…] Entre l’appel d’Aragon de 1918 à voir les avant-gardes s’emparer du cinéma et l’appropriation de plus en plus courante dans les arts actuels des techniques filmiques et du cinéma comme machine, spectacle, modalité temporalisée de la représentation, que s’est-il passé ?
Pour qui se trouve, comme Charlot, à claudiquer de part et d’autre d’une frontière d’ailleurs incertaine entre ces deux « champs », la recherche des proximités et des différences s’impose sans cesse à l’esprit, mettant à jour l’inégalité de statut entre les œuvres et leurs signataires de part et d’autre, mais aussi les continuels transferts, échanges, greffes et rapports de domination réciproque. Presque tous les grands artistes du XXe siècle ont été tentés (Picabia, Klein), ont pratiqué (Léger, Hains, Warhol, Serra, Nauman) ou ont côtoyé le cinéma (Picasso), y compris pour le refuser (Malévitch, Delaunay). Et bon nombre de cinéastes ont cultivé une affinité ­pictorialiste (Feuillade, Kubrick, Godard).

Un curieux chassé-croisé règle bien souvent les rapports des cinéastes et des artistes : les premiers ont voulu très tôt légitimer leur « art » en reprenant à leur compte les valeurs esthétiques dont les artistes entendaient s’affranchir en recourant au contre-exemple du cinéma. De nos jours, les cinéastes indépendants et expérimentaux participent pleinement aux problématiques de l’art contemporain au point d’envisager leur « entrée au musée », et certains artistes opèrent un mouvement inverse en valorisant les attributs du cinéma industriel, son imagerie et ses procédés narratifs. Les échanges et les contaminations n’ont donc pas cessé entre deux champs que l’économie continue cependant de séparer ; les textes qu’on trouvera ici réunis abordent l’un « au risque » de l’autre.

Au sommaire

Avant-Propos
1. Cinéma et arts plastiques : phares et balises

I / Déjà-jadis
2. Félix Vallotton, cinématique de la gravure
3. Max Ernst : « la robe déchirée du réel… »
4. L’anti-cinéma de Robert Delaunay
5. Vitesse du cinéma, vitesse du cinéma
6. Epstein vite et lent
7. Le coup de balai de Fernand Léger
8. Déplacements de Malévitch
9. Le retour à la peinture de Vladimir Nielsen
10. Munch cinéaste, l’amateur récalcitrant

II / Croisements
1. « Un abîme où l’œil s’enfonce… »
2. « L’anonyme corvée… »
3. A l’exposition de 1937
4. Malraux dans le labyrinthe du cinéma
5. Yves Klein rate Jean-Luc Godard et rencontre Claude Chabrol
6. Bruce Nauman cinématique