Claude Albarède n’avait pas publié depuis 2011. Il renoue dans le Dehors intime avec le Causse du Larzac, cette région du Sud chère à son cœur, dont les paysages arides et abîmés, tourmentés et calmes, semblent convenir à son travail poétique. Descriptions des paysages pour mieux parler de soi ? Pour mieux parler des mots, de la résonance, de la musique qu’ils créent en nous ? Pour mieux décrire les sentiments, les émotions qui nous traversent ? Mots des émotions et des sentiments comparables à ceux adressés aux paysages ? Le « dehors » entre-t-il alors dans l’« intime » de celui qui regarde ? Tout cela ensemble, sans doute.
Claude Albarède est pareil au chercheur d’or. Il creuse beaucoup et trouve peu, ce peu qui est la récompense du chercheur, « car la nature aime à se cacher », dit Héraclite. La nature humaine est pareille, elle se cache et nous creusons pour la révéler. La recherche de l’intime n’a pas de fin.
Le Dehors intime est aussi un poème sur la poésie, sur les mots. Les mots sollicitent de la part du lecteur qu’il en recherche le sens, et quelquefois le trouve.
C’est la grande qualité de l’écriture de Claude Albarède. Il nous convie à la fois à découvrir un paysage et à pratiquer l’introspection pour en saisir le sens.