Qu’est-ce qui relie des cochons tatoués et la machine à excréter Cloaca, une bonbonne de butane décorée en Delft et une photo de montagne où s’inscrit un message privé, un vitrail et une excavatrice ? La base de l’invariant de Wim Delvoye est à coup sûr son devenir-animal, un concept que Gilles Deleuze et Félix Guattari ont élaboré dans Mille plateaux. La zone d’indiscernabilité du devenir cochon (est-ce humain, est-ce animal ?) introduit d’emblée à une double lecture des œuvres de Delvoye selon la désignation de la profondeur (la chair du cochon) et la surface de la signification (le tatouage du cochon). Il s’agit essentiellement, chez Delvoye, d’un travail de code à code, et cette double lecture peut aider à comprendre son amour des arts décoratifs, lesquels sont à la fois des écritures et des images.
Critique d’art, Pierre Sterckx fut l’ami d’Hergé pendant vingt ans. Il lui a déjà consacré plusieurs publications, dont le récent Hergé collectionneur.