Le dossier des intérêts notionnels fait l’objet de critiques grandissantes. C’est que cette déduction fiscale pour les sociétés, que Reynders a fait voter par le Parlement en 2005, coûte plus cher que prévu. Beaucoup plus cher. Et dans le climat politique actuel, en pleine austérité imposée, même son inventeur peine à justifier ce mécanisme (Bruno Colmant dans Le Soir). Les intérêts notionnels sont, en effet, la réponse folle à un souci qui, au départ, était déjà pour le moins contestable : préserver aux multinationales les avantages fiscaux de leurs centres de coordination (qui paient autour de 1% d’impôts). L’Union européenne ayant condamné les centres de coordination pour leur caractère discriminatoire, Reynders a offert leurs successeurs – les intérêts notionnels – à l’ensemble des sociétés. Aujourd’hui, on est en mesure d’en apprécier les conséquences budgétaires.
Le bébé du ministre des Finances est une sorte de Frankenstein semant un véritable carnage dans les finances publiques. On se doute que «l’homme qui parle à l’oreille des riches» n’est pas forcément mécontent d’avoir livré à tous les dirigeants d’entreprise du pays l’arme fatale contre l’impôt des sociétés. Mais si, sur votre échelle de valeurs, vous mettez le sort des gens au-dessus du profit, vous ne devriez pas partager totalement l’arrogant enthousiasme du Dr Reynders. Ce livre est une suite inédite du livre Didier Reynders, l’homme qui parle à l’oreille des riches. Il développe et explique de manière à la fois claire et précise le concept scandaleux des intérêts notionels et sa cohorte de conséquences dramatiques.