Peu avant sa mort, Ariel Bildzek, ce géant de la littérature mondiale, m’a révélé ce qu’il n’avait jamais raconté à personne. Il a fait de moi le dépositaire du bonheur immense surgi au cœur de son adolescence et de la plus barbares des cruautés qui, tel un monstre émergeant des abysses, vint déchirer son âme et le mutiler à jamais.
Il m’a demandé d’écrire cette histoire, de me glisser dans ses joies, ses douleurs, et dans cette inaltérable mélancolie qui tint toute sa vie cet écrivain admirable loin des rumeurs du monde. Je me suis donc modestement introduit dans sa peau pour entreprendre ce récit à la première personne du singulier. Il nous a quitté avant que je finisse mon ouvrage, j’espère, ô combien, ne pas l’avoir trahi.
Stanislas Cotton est auteur dramatique et romancier. Il a obtenu à Bruxelles le prix du Théâtre 2001 du meilleur auteur pour Bureau national des Allogènes et, la même année, le prix SACD de la création théâtrale. Il est également lauréat, pour la seconde fois, des Journées de Lyon des auteurs de théâtre en 2013 avec la Princesse, l’ailleurs et les Sioux. Son théâtre est généralement publié aux éditions Lansman et ses romans chez Luce Wilquin. Après dix-sept ans à Rome, il vit aujourd’hui à Budapest.