L’origine du Livre blond remonte à une secousse tonique, vive. Nouvellement père, désireux de rappeler un espace d’avant la mémoire pour sa propre fille, François Turcot signe autant de poèmes, d’ellipses, qui pointent un temps qui bascule, se transforme et s’échappe. On y retrouvera un nid d’aigle, des hyènes, des halos; un spectacle de bulles, des araignées profuses, un char d’eau; des ruelles en cris de gorge, des pensées en essaim, des calculs clairvoyants; des regards de braise, le pétillement des viandes, des larmes tilleul; de grandes colères, le vrai noir des campagnes, des marécages fabuleux… Et si l’on demande à l’auteur comment il envisage le Livre blond, il nous dira qu’après Mon dinosaure, c’est son second livre sur le « père », mais qu’ici, tout vibre jaune – effervescent.
Né en 1977, François Turcot habite Montréal, où il enseigne la littérature. De livre en livre, il ouvre des espaces singuliers qui questionnent le poème, ses formes possibles, son travail d’occupation. Aux éditions La Peuplade, à Chicoutimi, on retrouve Mon dinosaure (finaliste du prix du Festival de la poésie de Montréal), Cette maison n’est pas la mienne (prix Émile-Nelligan), Derrière les forêts (finaliste du prix Émile-Nelligan) et miniatures en pays perdu. Aux éditions BookThug, à Toronto, vient de paraître My Dinosaur, traduit vers l’anglais par Erín Moure. Et aux éditions Le Cormier, en coédition avec La Peuplade, le Livre blond, son ouvrage le plus récent, qui explore l’enfance et les souvenirs d’avant la mémoire.