N’est-ce pas folie que se livrer à la poésie ? Lorsqu’elle lui tombe dessus à douze ans, le gamin trop mûr ne sait pas vivre. Il aime trop, semble-t-il, et d’un désespoir éclairé.
Ce poème est son histoire, épopée certes peu glorieuse, rien qu’humaine, où la vie et la poésie se déchirent pour que, peut-être un jour, survienne une parole brûlante :
Quand je prenais sur moi toutes vos haines
Afin d’en faire une tendresse, un doux gémir
Je me jetais sur mon crayon, la poésie
Papier quadrillé, veille de Noël, douze ans
Pas de neige, un brouillard qui vous malaxe
Je vantais le son sourd du e muet, lissais mes stances