La secrétaire cherche en vain le sommeil. Elle se souvient d’un rêve. Comme la courbe d’un fleuve, il rassemble fantasmes et souvenirs, alluvions tantôt sombres, tantôt étincelantes.
Caroline Lamarche, un pied dans le songe, un pied dans la réalité, nous offre, avec le Rêve de la secrétaire, une méditation dense et fluide. Alain Petre, avec une intuition très sûre, accompagne, plus qu’il n’illustre, le récit.
Extrait :
Cette nuit, je ne dors pas. Je descends à la cuisine et je mange. Beaucoup. Ça ne m’arrive pas très souvent, mais quand je le fais, je pense toujours à notre gouvernante, celle que mes frères et moi nommions Mademoiselle quand nous étions enfants. Elle était mince et jolie et nous apprenait à dessiner. Maintenant elle ressemble à une boule, son mari est alcoolique, elle refuse de le quitter et son vrai nom est Yvonne.