• Auteur(s): Claire de Ribaupierre
  • Éditeur: La Part de l’oeil / Théorie
  • Genre: Littérature
  • Format: 18 x 23 cm
  • Nombre de pages: 368 pages
  • ISBN: 2-930174-28-5
  • Parution: 2002
  • Disponibilité: Disponible
  • Distribution: Pollen (Belgique et France) Servidis (Suisse) Édipress (Québec)

Docteur ès Lettres, Claire de Ribaupierre a travaillé sur différents projets de recherches, d’édition et d’exposition dans le domaine de la littérature contemporaine autour des questions de l’imaginaire, du deuil, du portrait. Elle a fondé avec Véronique Mauron une unité de recherches contemporaines à l’université de Lausanne dont la spécialité est l’analyse des représentations.

Ce livre met en place la structure d’une double enquête :

Claude Simon et Georges Perec, dans La Route des FlandresLes Géorgiques, L’Acacia, W ou le souvenir d’enfanceLa Vie mode d’emploi, questionnent leurs origines. Orphelins, ils font défiler sur la scène littéraire les parents disparus. Comme des détectives, ils scrutent les visages effacés des absents, repèrent des indices, recueillent des témoignages. Mais les souvenirs se confondent, les images se surimpriment. Alors la mémoire défaillante est soupçonnée : c’est l’archive photographique qui lui vient en aide, qui la supplée même parfois. Trace et preuve du passé, témoin d’une existence précédant la disparition, la photographie devient le moteur du récit, la source de l’écriture.

L’analyse littéraire proposée ici use, elle aussi, du dispositif de l’enquête : elle tente de démêler les intrigues des textes tissés d’implicite, de recomposer les fragments d’une histoire familiale interrompue. Ce livre démonte les mécanismes de construction du roman généalogique : l’écrivain, en position de dernier né, engendre, par l’écriture, une lignée d’ancêtres et de prédécesseurs aux parcours tragiques, grandioses, ou dérisoires.

L’étude met en évidence le rôle du lecteur et sa complicité avec le texte. Le lecteur, s’il s’engage dans la voie interprétative, risque fort de n’en pas sortir indemne. Il endosse une certaine responsabilité dans le déroulement du récit ; il partage un sentiment de culpabilité avec l’auteur qui, pour redonner vie aux disparus, les interpelle et réveille leurs corps fantômes, leur faisant jouer et rejouer encore leur agonie. L’interprétation génère donc une intranquillité, une hantise.