Cet essai interroge le devenir-œuvre d’arbres, qui, morts ou vivants, dessinent une catégorie sculpturale dans laquelle le bois n’est plus envisagé comme un matériau auquel donner forme. Tout ensemble être-là naturel et chargé de références culturelles, l’arbre-sculpture s’inscrit dans une archéologie et une histoire spécifiques. Exhibé tel quel ou presque dans le white cube, il semble déplacé, bousculant l’idée même d’exposition. Planté, et devenu sculpture vivante, il porte à reconsidérer les pratiques in situ. Le Sec et le Vif s’attache à saisir les enjeux communs à ces réalisations aussi bien que la diversité des démarches et sensibilités au monde que celles-ci révèlent, s’agissant notamment d’écologie. Puissamment anthropologique, la figure de l’arbre permet d’éclairer l’histoire de l’art récent – de Giuseppe Penone et Robert Smithson à Mark Dion et Roman Onda.
Natacha Pugnet enseigne l’histoire de l’art contemporain à l’École supérieure des beaux-arts de Nîmes. Auteur de nombreux articles sur les pratiques récentes, elle collabore à la revue 20/27. Elle a fait paraître un ouvrage d’entretiens (Figures d’artistes, Archibooks, 2008), dirigé Jeux d’exposition (ESBAN, 2011) et Les Doubles Je[ux] de l’artiste (Publications de l’université de Provence, 2011), qui interrogent le rôle, le statut et la figure de l’artiste.