En lien avec l’expérience d’œuvres contemporaines (de Tacita Dean, Willie Doherty, Hatakeyama Naoya, Bethan Huws, Santu Mofokeng, Walter Niedermayr, Anri Sala et Seton Smith) et architecturales (de Naito Hiroshi), et avec une incursion dans l’histoire récente de la notion de paysage au Japon, l’auteure développe ici l’interprétation donnée en 1935 par le neuropsychiatre Erwin Straus (1891-1975) de l’« espace du paysage ». Proche de la phénoménologie, cette interprétation amène une reconsidération politique du paysage comme étant l’expérience polysensorielle de l’être-vivant et comme moment où celui-ci éprouve le monde en s’éprouvant lui-même dans le monde et rencontre autrui. Straus enseigna du reste un temps au Black Mountain College, la célèbre école d’art américaine basée sur les principes du Bauhaus.
Catherine Grout est professeure d’esthétique HDR à l’École nationale supérieure d’architecture et de paysage de Lille, chercheuse au Lacth, ancienne résidente à la villa Kujoyama (1994-1995). Elle a publié le Tramway de Strasbourg (Le Regard, 1995) ; Pour une réalité publique de l’art (L’Harmattan, 2000) ; l’Émotion du paysage. Ouverture et dévastation (La Lettre volée, 2004) ; l’Horizon du sujet. De l’expérience au partage de l’espace (La Lettre volée, 2012) ; le Sentiment du monde. Expérience et projet de paysage (La Lettre volée, 2018).